Vivre dans la pauvreté n’a jamais été mon truc et depuis ma plus tendre enfance je me suis promis d’en sortir et ce peu importe les moyens que j’allais devoir déployer. Évidemment étant issue d’une famille aux valeurs chrétiennes je m’étais toujours fait un devoir d’adopter une attitude conforme aux désirs de mes parents puisque mon dernier désir était de les décevoir mais les voir se tuer au travail pour quelques malheureux dollars ne pouvait que m’arracher le cœur. Je trouvais injuste de les voir bosser comme des dingues, à y laisser leur santé, afin d’enrichir un sinistre connard qui de toute évidence n’en avait rien à cirer de ce qu’il pouvait leur arriver. J’étais jeune, 10 ans, mais déjà je comprenais que le monde dans lequel nous vivions n’avait rien de juste. L’éthique ? La justice ? Ne me faites pas rire je vous en prie.

Et puis, vers l’âge de 16 ans, survint un événement qui allait me faire bifurquer vers une voie totalement opposée à celle qui était mienne jusqu’à ce jour. La mort de mes parents fini par chambouler mes priorités et mon échelle de valeur, dès ce jour je n’éprouvais plus le moindre scrupule à déposséder quelqu’un si cela servait mes intérêts. Le petit ange que j’étais venait de céder toute la place à un être plus que sordide pour qui la fin justifiait les moyens.

D’après Charles Darwin et sa théorie sur l’Évolution il était impératif de s’adapter sinon le risque de disparaitre était grand c’est donc ce que je fis afin de pallier au fait que je n’avais plus personne afin de s’occuper de moi. Au lycée je me mis en mode survie et je ne tardai pas à dénicher toutes les opportunités qui allaient me permettre de gagner quelques billets parce que la vie de pauvre c’était loin d’être mon truc. Que ce soit de mettre la main illégalement sur les réponses d’un examen dans une optique de revente, de foutre une raclée à un type contre rémunération ou d’user de mon réseau de contact afin de servir d’intermédiaire dans une modeste transaction de drogue je ne reculais devant rien pour empocher quelques dollars et pourtant je n’étais qu’au lycée.

Le passage à l’université (coïncidant avec mon arrivée à Boston) m’a permis d’acquérir, et de peaufiner, certaines compétences particulières. Depuis la perte de mes parents force est d’admettre que j’avais mal tourné mais plutôt que de tenter de m’amender le passage à l’âge adulte avait plutôt fait en sorte que je m’enfonce encore un peu plus dans le vice. L’appât du gain n’avait de cesse que de me ronger et j’aimais bien emprunter quelques raccourcis afin d’empocher gros et vite. Évidemment je m’étais quelque peu assagit depuis le lycée j’étais toujours un voyou sauf que maintenant je me servais davantage de ma tête et un peu moins de mes muscles. Mon dada était d’organiser des fêtes d’ailleurs ma réputation d’organisateur d’événement n’était plus à refaire … mes fêtes étaient renommées pour l’alcool, et la drogue, qui y coulait à flot et c’est sans compter les jolies filles qui étaient recrutées afin d’assouvir les désirs de ces messieurs faisant acte de présence. Tout était minutieusement préparé dans les moindres détails.


Avec le temps, ayant terminé mes études en administration des affaires, mon Masters en main j’avais fini par me faire une raison et opter pour la légalité en mettant sur pieds ma boîte spécialisé dans l’import-export mais cette accalmie allait durer que le temps des roses.

C’est en rencontrant une vieille connaissance, nous avions étudié ensemble, que je fis la connaissance d’une personne dont l’influence allait changer le cours de mon existence. En effet le père de cet ami étant le chef du plus important groupe mafieux de la côte est américaine nos discussions finirent par m’ouvrir sur une perspective différente. Fini les petits coups sans envergure … la drogue, le jeu, la prostitution c’était de la petite bière et je dois admettre que le potentiel de l’idée que cet homme avait fait germer dans mon esprit était plus que colossal. Vu le nombre de conflits sur la planète le trafic d’armes était la voie de l’avenir et avec mes connaissances acquises lors de mes études j’allais pouvoir donner une apparence légale à des activités qui l’étaient beaucoup moins.

C’est donc sous le couvert de ma société d’import-export que je me mis à exercer mon petit business de marchand d’armes. Au début le tout se voulait anecdotique, n’ayant que peu de clients, mais rapidement ma réputation se répandit telle une traînée de poudre et aujourd’hui je suis reconnu comme étant quelqu’un qui n’hésite pas à jouer d’audace afin de compléter un deal et d’étendre les tentacules de son empire..