Il y a longtemps que je n’avais pas remis les pieds à Harvard, soit depuis que j’avais gradué et obtenu mon diplôme, et aujourd’hui j’y avais retourné afin d’y tenir une conférence. Harvard avait l’habitude de demander à d’anciens étudiants de venir s’entretenir avec d’actuels étudiants afin de leur parler de leur passage dans les murs de l’université et de leur nouvelle vie en tant que gradué.

Ne voulant pas être considéré comme un vieux plouc d’un ennui mortel je décidai donc de m’introduire à mon auditoire en leur parlant d’où je venais, de mon passage à Harvard et de ma décision de créer mon entreprise plutôt que de perdre mon temps à me chercher un job. Bref je tentais de leur transmettre ma passion pour entrepreneuriat. Mon discours ayant été bref, succinct, je préférai adapter mon allocution à leurs centres d’intérêt c’est pourquoi je préférai y aller d’une longue séance de questions et réponses ce qui au final semblait avoir plu aux gens présents.

Le tout avait duré plus de deux heures, alors qu’initialement le temps prévu était de 75 minutes, bien que contraint par le temps j’avais décidé de répondre à toutes les questions que l’on désirait m’adresser. Je dois admettre que j’avais apprécié m’entretenir avec tous ces jeunes gens à l’esprit allumé.

Pressé par le temps je désirais manger un truc, avant de me rendre à mon rendez-vous de l’après-midi et le secteur étant plutôt faible en restaurant je décidai de me diriger vers le Starbuck. Je savais que j’allais pouvoir y manger un truc de sain, ce qui n’était pas nécessairement le cas dans tous les endroits donnant dans la restauration rapide. Arrivé au Starbuck je me pris un croissant jambon fromage ainsi qu’un jus de fruit et une pâtisserie maison. Mon menu, quoi que pas totalement santé, se voulait néanmoins équilibré. Plateau en main je m’installai sur cette table donnant sur la fenêtre près de la terrasse et je posai un œil sur mon téléphone tout en prenant une bouchée.

C'était une journée ordinaire, j'avais prévu aller au Starbucks pour étudier, comme d'habitude. Je marchais, mon sac de livre et mon ordinateur sur l'épaule, soupirant d'avance de l'étude qui m'attendais. Déjà que je n'aimais pas la médecine, étudier...me rendait dingue.

J'entrai au café, pris un grand 3 sucres, 3 crèmes, j'avais besoin de rester éveillée. J'ajouta une brioche à ma commande et alla m'assoir, allumant mon Mac. Sortis mes livres de médecine, mon étuis...soupirant de nouveau. Étais-je obligée? Oui, sinon mon cher papa couperais mes allocations et je devrai quitter mon studio pour m'installer sur le campus...ou peut-être accepterais-je d'aller cohabiter chez Oli? Oh, non, ce n'était pas le temps que je divague sur les nuages, mon examen de demain était limite mon allocation. Je devais le réussir, sinon je devrai travailler au service à la clientèle...eurk.

Le nez sur mon ordinateur, les livres étalés devant moi, je n'y arrivais pas. Moi qui étais très intelligente et faut se le dire, comprenais tout assez vite, n'arrivais pas à comprendre ce foutue bouquin. Faut dire que mes études ordonnés par mon paternel n'aidait pas, comme je n'aimais pas du tout le cour, je glandais plus souvent qu'autre chose...je voulais changer de branche, mais comment le faire sans tout perdre?

Merde!! Foutue livre débile. J'avais chuchotée, mais un homme était assit à la table voisine, donc il m'avait entendu. Désolé de vous avoir dérangé. Et je remis le nez dans mon cahier.

J’étais absorbé par ma lecture de courriels, sur ma tablette, ainsi que par la dégustation de mon croissant lorsque j’entendis un léger bruit qui avait réussi à me déconcentrer. Me tournant sur ma droite je vis cette magnifique jeune femme qui semblait ne plus trop savoir ou se mettre, se confondant en excuses, alors qu’elle tentait de récupérer ce livre qui avait tombé du haut de sa table afin de choir contre le sol. C’est deux fois rien. Lui dis-je tout simplement alors qu’elle venait de me présenter ses excuses pour m’avoir importuné. Et puis nous sommes dans un lieu public alors ce genre de choses peut se produire … on n’y peut rien. Je lui souris, tout en lui adressant un clin d’œil, afin de lui faire comprendre que je ne lui en tenais aucunement rigueur et je pris une gorgée de mon breuvage laissant la jeune femme à ce qu’elle faisait.

Je tentais de terminer mon croissant lorsque soudain un bruit, en fait il s’agissait d’une résonance propre à une flatulence s’échappant d’un arrière train, et levant les yeux je vis le responsable. Sérieux mon gars ! Ou étais-tu lors des cours sur l’art de savoir se comporter en public ? Franchement je trouvais ce genre de comportement pour le moins dégueulasse, d’ailleurs si j’étais patron du Starbucks je mettrais ce genre de clients à la porte de mon commerce mais bon il faut croire que nous n’avons pas tous les mêmes critères.

C'était une journée ordinaire, j'avais prévu aller au Starbucks pour étudier, comme d'habitude. Le nez sur mon ordinateur, les livres étalés devant moi, je n'y arrivais pas. Merde!! Foutue livre débile. J'avais chuchotée, mais un homme était assit à la table voisine, donc il m'avait entendu. Désolé de vous avoir dérangé. Et je remis le nez dans mon cahier que je venais de ramasser par terre. C’est deux fois rien. Et puis nous sommes dans un lieu public alors ce genre de choses peut se produire … on n’y peut rien. Pour ça il avait raison, venir dans un lieu public, c'était être conscient que l'on peut être dérangés à tout moment. À un moment j'entends, ce que je dois qualifier de dégoutant, quelqu'un venait tout simplement de...chier en public, osef. Je me tourna vers l'homme assis à mes côtés, le dévisageant. Ok il dit qu'être dérangé dans un lieu public, c'est normal, mais...Lâcher une flatulence alors? Sérieux mon gars ! Ou étais-tu lors des cours sur l’art de savoir se comporter en public ? Il regardait un autre mec. Était-ce lui qui tentait de faire passer ça sur la faute d'un autre ou...l'autre réellement? Décidément, y'en a que le respect...connaisse pas ça. Je regardai toujours l'homme à mes côtés, en le dévisageant un peu après tout, c'était chelou, faire une drame avec un...pet...

La jeune femme avait raison sur, au moins un point, le comportement de ce client que je m’étais permis d’invectiver se voulait pour le moins dégoûtant mais allez savoir pourquoi un petit quelque chose me disait que son assertion à propos du respect était à mon intention. Peut-être était-ce simplement que pure fabulation de ma part, il faut dire que j’avais cette forte propension à tout ramener à moi, mais je comptais bien clarifier la situation tout en me montrant discret. C’est effectivement plus que déplacé. Évidemment je fis en sorte d’éviter de me lancer sur une de mes longues tirades à propos du respect puisque de toute façon il s’agit là d’une valeur dont la portée peut grandement varier d’une personne à une autre.

Pourtant , de nouveau , mon regard sur mon écran je pris ma boisson afin de la porter à mes lèvres sans trop me soucier de ce qui pouvait bien m’attirer et c’est alors que mon regard se crispa lorsque je vis et parcouru ce mail selon lequel une taupe avait été placée dans l’organisation. Fermant mon ordinateur je le rangeai dans mon sac, ce genre d’histoire se devait de se régler en toute confidentialité et non dans un lieu public mais le principal concerné allait y goûter.

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