Elle attrape ton bras et le glisse autour du tien. Ton coeur loupe un battement -encore- alors que vous marchez côte à côté. T'es étrangement bien, là, maintenant, même si ton rythme cardiaque déconne. T'oses l'interroger à propos de sa vie privée, lui demandant depuis quand elle est ici, à Boston. han? Euh, non. Depuis Août uniquement. Sabbatique forcé de 3 ans. C'pour ça que je suis en première année à 21 ans! Et toi dis-moi? Oh! Elle répond inconsciemment à une des questions que tu te posais. Vingt et un ans, donc... Et pourquoi des sabbatiques forcées, mh? « Trois ans. Enfin, depuis que j'ai été admis à Harvard... Moi aussi, j'ai pris des sabbatiques. J'étais à New York avant... » Tu lui indiques en souriant. Cependant, tu doutes que ce soit pour les mêmes raisons. Toi, t'as dû prendre quelques années pour économiser de l'argent et, avec ton paternel en taule, disons que ce n'était pas évident. Vous débouchez près d'un lac où Beverly décide de s'arrêter, s'installant par terre en t'entraînant dans sa chute. mhmm. Mh? Tu lèves les yeux vers elle pour l'observer alors qu'elle ferme les siens, balançant sa tête vers l'arrière. Damnit! Si elle pouvait être moins belle, aussi... Tu détournes le regard, le portant vers l'horizon alors que t'appuies tes coudes contre tes genoux que tu ramènes vers toi. La blonde, toujours accroché à ton bras, ouvre les paupières et vos regards s'accrochent à nouveau. j'ai l'impression d'te connaître depuis toujours... Same shit here. T'esquisses un sourire timide alors qu'elle détache ses cheveux et que sa tête tombe sur ton épaule. Tu déglutis, mais ne bouges pas d'un poil, profitant de cette étreinte. À vrai dire, vous avez probablement l'air d'un couple à l'heure actuelle et cette pensée t'arrache un sourire. Au fond, tu la connais depuis quoi? Quelques heures, tout au plus. Ça t'dérange, dis? La douceur de sa voix te fait frissonner. Ou c'est la brise? Peut-être les deux. « Non. » Pas du tout! Même que t'apprécies de plus en plus sa chaleur. L'atmosphère est paisible. Presque trop. Ces derniers temps, tu n'as pas vraiment pu te relaxer. Stressé à cause d'Alice et blessé par votre dispute. Bref, ça te change vachement les idées et, du coup, tu profites de la compagnie de Beverly, ne sachant pas si vous comptez vous revoir ou non. T'espères que oui. Tu laisses tomber ton corps contre le sol, entraînant la blonde avec toi et tu fixes le ciel. Toujours à proximité de Beverly, tu pointes les nuages à l'aide de ton index et tu pivotes le menton pour planter tes iris dans les siens. « Quand j'étais gosse, j'aimais bien trouver des formes aux nuages dans l'ciel. » Tu glousses, un sourire sincère suspendu à tes lèvres. « Comme tous les gamins, tu m'diras! Ça vient avec les Lucky Charms, à c'qui parait. » Tu plaisantes avant de retrouver ton sérieux. Tu glisses tes doigts dans ceux de la blonde sans détacher tes yeux des siens. « Ça t'dérange? » Tu lui demandes, un peu espiègle et probablement rouge écarlate vu à quel point ton coeur bat vite.

Tu pointes le ciel du bout de l'index, lui spécifiant que t'aimais leur donner des formes quand t'étais gosse et tu rajoutes que c'est le genre d'activité qui vient avec les Lucky Charms. Deux classiques et les deux choses que t'appréciais le plus, d'ailleurs. Tu n'as pas eu la chance de grandir dans une famille aisée alors contempler les nuages avec un bol de céréale et t'étais aux anges, vraiment. Aujourd'hui, être heureux et apprécier les petits moments, c'est légèrement plus difficile. Avec Beverly, tu retrouves un peu tout ça, la facilité que t'avais de t'emballer pour un rien. Entre tes cours à l'Université et tes états d'âmes, disons que ta bonne humeur innée c'est estompé, laissant place à un stress constant. Aujourd'hui, avec la blonde, t'as souris plus souvent que les trois dernières années. Je vois. Les plus beaux sont ceux en forme d'animaux. Les nuages...je veux dire. Y'a pas d'animaux en guimauve Lucky charms. Vos regards toujours ancrés l'un dans l'autre, tu glisses tes doigts dans les siens, caressant sa peau au passage. Le Oliver d'il y a quelques semaines n'aurait jamais osé faire ça. Tu n'as jamais été très tactile, ta timidité te bloquait, t'imposant une barrière psychologique indestructible. Depuis la nuit avec Alice, après t'avoir mis à nue -dans les deux sens du terme- disons que tu prends plus de risque. D'ailleurs, t'en profites le temps que Beverly soit là et tant pis si elle te repousse! Oli? Au son de ton prénom, tu souris, quittant ses yeux une demi seconde pour poser ton regard sur les lèvres alors que tu mords les tiennes. on va s'revoir, han? On s'ignorera pas après aujourd'hui? Elle presse délicatement ta main et tu plisses les yeux, cherchant les bons mots. Tu n'as pas envie de ne plus la revoir, ça, c'est certain! En même temps, tu n'es pas le genre à forcer les gens et, si elle t'ignore après aujourd'hui, tu comprendras. « I hope... Surtout qu'tu m'dois une game de CoD. » Tu rigoles et elle détourne le regard. Merde! T'as dit un truc qui ne fallait pas? Ta tête, toujours incliné vers elle, tu retiens ta respiration, l'observant contempler les nuages alors qu'elle pivote son menton à nouveau. Ses lèvres frôlent ton épaule alors que les tiennes effleurent son front. je sais que c'est weird c'que j'vais dire...J'resterais ainsi...longtemps. Ouh, là. Toi aussi, eh! Ce qui est surtout weird c'est que tu ne la connais presque pas et que, déjà, tu ne pourrais plus te passer d'elle. Comme si sa simple présence suffit à t'apaiser. « Réciproque... » Tu souffles doucement avant de poser tes lèvres contre sa peau alors que sa main libre caresse ton torse. Elle doit sentir ton coeur s'affoler sous ses doigts lorsque tu soulèves son menton à l'aide de ton index libre, l'obligeant à lever la tête. Tu plantes tes iris dans les siens une seconde avant de t'approcher d'elle, cherchant son approbation, vos lèvres maintenant plus qu'à quelques centimètres. Tu peux même sentir son souffle chaud heurter ton visage quand t'avales la distance qui vous maintenait séparé depuis tout à l'heure. Tu poses tes lèvres contre les siennes, chastement, presque trop lentement, appréciant la douceur de sa chair. Oh, si tu n'es pas tellement convaincu d'être doué au pieu, en revanche t'embrasses bien. C'est pas mal le seul truc que t'as pratiqué quand tu fréquentais Billie.

Tes lèvres contre les siennes, ton coeur menace de s'arrêter. T'ignores comment t'as trouvé le courage de t'approcher d'elle et de l'embrasser, mais, là, tout de suite, tu profites de cette proximité. Proximité qui ne dure pas très longtemps puisqu'elle se recule avant de se redresser, s'assoyant dans l'herbe. Oh crap, t'as merdé, vieux! Tu restes une seconde sans bouger, ne sachant pas trop ce qui s'est passé. Pourtant, t'étais persuadé de bien embrasser. Tu te redresses à ton tour, mal à l'aise avant de retrouver l'usage de la parole après avoir déglutit bruyamment. « Excuse moi! Je... J'ai pas... » Elle se retourne et ses yeux posés sur toi t'arrachent un frisson qui, instinctivement, te fait fermer les tiens, appréhendant une gifle. Ça t'apprendra à prendre des risques, tiens! Mais, au lieu de ça, l'une de ses mains glisse sur ta nuque et ses lèvres retrouvent les tiennes. Tes doigts viennent s'emmêler à sa chevelure blonde, la pressant davantage contre toi. Comme si vous n'étiez pas encore assez près l'un de l'autre. Elle rompt le baiser, te laissant pantelant alors qu'elle pose son front contre le tien. Tu vas finir par avoir raison de moi. Elle rit en secouant la tête, tu peux le sentir même si tu n'as toujours pas ouvert les yeux. « C'pas c'que j'veux... » Tu souffles lorsqu'elle se détache et tu laisses tomber ton bras contre le sol, tes iris maintenant plongés dans les siens. Tu crois qu'on est weird? T'échappes un rire léger. Assurément que vous l'êtes! au moins nous le sommes les deux. Elle te sourit. Le genre de sourire qui pourrait bien te faire tomber amoureux d'elle, tiens. L'es-tu? Damnit. De son pouce, elle effleure ta joue et tu lui rends son sourire. « Pour sûr qu'on l'est! » Après, vous n'êtes pas les premières personnes qui s'embrassent après quelques heures. Il y en a qui baise après deux minutes, alors bon! N'empêche, tu doutes qu'elle sous-entendait autre chose. Peut-être qu'elle ressent le même truc que toi, là, à ce moment précis. « C'est pas... dans mes habitudes de faire ça... T'es la première fille que j'embrasse que j'connais depuis à peine deux heures. » Tu lui murmures. Tu ne te justifies pas, même si on peut croire le contraire. En fait, t'as tout simplement pensé à voix haute.

Tu lui expliques que ce n'est pas dans tes habitudes d'embrasser une fille sans la connaître. Faut avouer que ça ne t'es jamais arrivé non plus de ressentir une attirance aussi forte dès la première seconde où tu poses les yeux sur quelqu'un. C'est à croire que Beverly te fascine au point d'en être complètement hypnotisé, comme si elle parvient à te manipuler telle une marionnette. Certes, tu doutes que ce soit son intention puisqu'elle semble, elle aussi, désorienté par ta simple présence. On pourrait croire que moi, si. Mais non, t'es le premier avec qui j'suis aussi intime...j'veux dire autrement qu'en étant nue... alors aussi rapidement...t'es aussi le premier Vos iris s'accrochent à nouveau et tu rougies, surpris qu'une fille comme elle puisse s'intéresser à un mec comme toi. Non, parce que, soyons francs, tu n'es pas le type de garçon que la gent féminine recherche en temps normal. T'as beau être gentil, c'est justement ça le soucis, te faisant rapidement friendzone. Tu n'as qu'à compter le nombre de femme que JC et toi connaissez qui finissent dans son lit plutôt que du tien. Bon, après, ce n'est pas vraiment ce que tu veux, les histoires d'un soir. En fait, tu les évites et, vu comment ça se passe avec Alice, ça te donne encore moins envie. Beverly attrape ta main ce qui t'extirpe rapidement de tes pensées et elle la pose sur son coeur. Tu déglutis, te situant quand même TRÈS près de sa poitrine, eh. c'est toi qui cause ça... Sous tes doigts, tu sens son coeur qui s'affole et tu souris, éprouvant la même chose. T'ouvres la bouche, mais tu t'arrêtes lorsqu'elle ferme les yeux, s'approchant dangereusement de toi et tu ne peux t'empêcher de la contempler, le souffle coupé. Dis-moi que toi aussi, il bat aussi fort... Literally, t'as l'impression qu'il va exploser sous ton torse! Elle ouvre enfin les paupières, tes iris toujours ancré sur elle, elle presse ton visage entre ses mains et tu te mords l'intérieur de ta joue, chassant l'idée de l'embrasser à nouveau. « Oui. Il bat aussi fort... » Tu te contentes de murmurer. Inutile de parler fort, de toute manière, vu la proximité à laquelle vous vous trouvez. T'esquisses un sourire sincère à la blonde avant de détourner le regard, soudainement gêné. « J'sais pas trop c'qui s'passe, là, si c'est une fucking blague ochestré par mes amis ou quoi, mais... essaie de n'pas m'faire trop mal quand tu décideras d'sortir les caméras. » Tu plaisantes, mais il y a un double sens à ta phrase et t'espères qu'elle a compris la nuance.