J’avais enfin un horaire de jour ce qui me permettait de vivre de façon un peu plus « normal ». En plus ce n’était pas toujours évident puisque je n’habitais pas seul et j’avais le sommeil assez léger. Heureusement pour moi Riles le comprenait et ne faisait pas exprès de faire du bruit lorsqu’elle savait qu’il fallait que je dorme le jour. Je venais tout juste de rentrer dans l’appartement et j’avais balancé mon manteau dans le coin de l’entrée avant d’aller me servir un grand verre de lait et de me diriger dans ma chambre. J’étais tellement exténué que j’avais bien l’intention de passer ma soirée écrasée sur mon lit à regarder des films et des séries sur mon ordi. J’étais également supposé aller m’entraîner mais je décidais de le reporter à demain matin ce qui me permettrait d’être bien réveillé avant mon chiffre de 8h à 16h.

J’étais tellement concentré dans le film que j’étais en train de regarder que je n’entendis pas la porte d’entrée s’ouvrir. Par contre lorsque ma porte de chambre s’ouvrit subitement laissant place à ma meilleure amie qui avait l’air totalement furax je sursautais faisant presque tomber mon ordinateur. Je l’observais ne comprenant tout simplement pas pourquoi elle avait l’air autant énervé jusqu’à ce que j’assimile tout ce qu’elle venait de me crier. Je me glissais pour m’assoir sur le bord du lit tout en fronçant les sourcils.  « QUOI?? De quoi tu parles? » J’avais pas souvenir d’avoir laissé l’appartement en si mauvais état alors je me levais pour me tenir debout devant elle.  « Attends c’est pas si pire que ça là! T’exagère comme toujours… puis t’as vue ta chambre? Impossible que l’appart soit aussi bordélique que ça.. » Je me retenais de rire puisqu’en vérité elle avait vraiment l’air de mauvaise humeur et ce n’était peut-être pas le meilleur moment de blaguer.

Je connaissais Riles depuis tellement longtemps maintenant que je savais que même si on avait parfois de petites disputes du genre, ça finirait par s’arranger d’une façon ou d’une autre. Je croisais tout de même mes bras sur mon torse pour lui montrer que je n’étais pas prêt à capituler et que je maintenais le fait que l’appartement n’était pas si en désordre que ça.  « T’as passé une mauvaise journée? C’est pour ça que tu te défoules comme ça sur moi? » Ohh notre discussion pouvait paraître terrible vue de l’extérieur mais au fond je l’aime bien ma petite Riley.

Je vis un éclair passer dans ses yeux lorsque je mentionnais sa chambre bordélique. En même temps c’était vrai… lorsqu’elle laissait sa porte ouverte je pouvais voir tout ce qui y traînait et c’était franchement pis que tout le reste de l’appartement. Il ne lui fallut pas plus de deux secondes pour répliquer ce à quoi elle n’avait pas totalement tort. C’est vrai que je n’allais pratiquement jamais dans sa chambre contrairement au salon et à la cuisine qu’on devait se partager; après tout c’est ça le but de la cohabitation. J’avais croisé mes bras sur mon torse pour lui montrer que je n’avais pas capituler mais je me rappelais tout de même que je n’avais pas rangé le lait et là-dessus elle avait bien raison. Elle poursuivit en me précisant que sa journée c’était très bien passé mais revins sur le foutu bordel ce qui me fit soupirer.  « Non mais attends c’est quand même pas toujours parfaitement clean quand je reviens… t’exagère! »

En fait plus je prenais le temps d’y penser et plus j’avais l’impression qu’elle avait raison. De toute façon j’avais bien trop d’orgueil pour totalement le lui avouer alors je préférais continuer à jouer le jeu. Elle tourna les talons me laissant planter dans ma chambre, je la voyais rarement autant énervé et franchement ça pouvait presque faire peur. J’attendis un petit moment avant de me décider d’aller la rejoindre. Je la vis en train de ramasser mes vêtements qui traînaient sur le sofa et je me sentis légèrement coupable en voyant bien qu’elle en avait assez de tout ça.  « Si tu veux tu peux me faire la liste des trucs qu’il te faut à l’épicerie je vais aller m’en occuper demain.. » Mon ton était plus doux et c’était indirectement ma façon à moi de m’excuser parce que c’est vrai que dernièrement c’était surtout elle qui s’était occupé d’aller faire les courses.

Je me dirigeais vers la cuisine où j’aperçu le lait que j’avais laissé traîner et le remis au frigo puisque ça ne faisait pas très longtemps qu’il était sorti. Je retournais auprès de Riles qui avait accumuler une pile impressionnante de mes vêtements. On pourrait presque croire que c’est l’endroit où je me déshabille avant d’aller au lit.  « Le petit con peut bien s’occuper de ramasser ce qui reste. » dis-je pour souligner qu’elle m’avait tout de même traiter ainsi en pénétrant dans ma chambre un peu plus tôt. Je pris les vêtements qu’elle avait avant d’aller les balancer dans ma chambre. Il faudrait que je fasse du lavage bientôt si je ne voulais pas me retrouver à devoir porter les mêmes vêtements sales. Lorsque je revins dans le salon celle-ci était installée dans le sofa et je vins me poser à ses côtés avant de poser mon regard dans le sien.  « Bon, je vais faire un effort là. J’avais même pas réalisé que ça traînait autant. » J’étais trop orgueilleux pour m’excuser mais c’était ma façon à moi de lui demander de faire la paix. Riles restait ma meilleure amie et je ne supportais tout simplement pas qu’on soit en froid.

Des fois j’avais vraiment de la difficulté à comprendre les filles. J’en avais la preuve sous mes yeux, elle venait à peine de me reprocher de s’occuper des courses et quand je lui dis que je peux m’en occuper elle soutient que ce n’est pas ça le point de la discussion. À quoi bon passer un commentaire méprisent si au final elle ne tient pas vraiment à en parler. Je secouais la tête, ça ne servait à rien d’essayer de comprendre je suppose.  « Je sais… je disais juste.. roh laisse tomber. » J’allais serrer le lait qui traînait puisqu’elle me l’avait également si bien souligner avant de revenir là où mon linge était maintenant empilé et que je pu aller porter dans ma chambre.

Je finis par prendre place aux côtés de Riley avant de lui souligner le fait que j’avais bien l’intention de faire des efforts ce qui sembla la satisfaire. Enfin cette petite dispute était derrière nous. Je posais mon regard sur la télé qu’elle venait d’ouvrir alors qu’elle zappa sur un reportage. Je fixais l’écran un moment n’entendant qu’à moitié ce qu’elle venait de me demander.  « Attends… tu vas pas laisser ça là quand même? Des orques? Vraiment? Je me retenais de rire, en vrai si je continuais ainsi j’avais surtout l’impression qu’elle allait finir par me taper mais c’était vraiment plus fort que moi.  « On peut pas mettre une chaîne de sport plutôt? » Je lui affichais une petite moue d’enfant.. en vrai c’était ce que j’étais; un enfant.

Je repris un peu de sérieux et finis par répondre à sa question qu’elle m’avait posée un peu plus tôt.  « Ohh sinon ouais ma journée a quand même bien été. Toujours le même boulot alors rien de nouveau vraiment. Et toi de ton côté? C’était bien les cours? » On avait peut-être par les mêmes intérêts puisqu’elle étudiait pour être prof alors que de mon côté j’étais davantage passionné par la médecine mais j’étais toujours intéressé à connaître les détails de sa journée. Je regardais rapidement l’heure sur l’horloge qui se tenait au mur avant de poursuivre ne lui laissant même pas le temps de répondre tout de suite à ma question.  « OH! Attend, rassure moi que tu boss pas au bar ce soir! »

Je ne comprenais pas les gens qui regardaient volontairement des documentaires. Je veux dire dans le cadre d’une recherche ou d’un projet ça me paraissait logique mais là tout de suite je ne voyais pas l’intérêt de regarder pendant 3 heures des orques à leur état naturel. Au moins je réussi à la faire rire ce qui n’était pas rien vue l’état dans lequel elle avait son apparition dans ma chambre. Cette fois ce fut elle qui changea son ton de voix et un sourire se dessina au coin de mes lèvres.  « Manipulatrice, va! » C’était probablement un défaut que j’avais, j’étais souvent incapable de dire non. Enfin tout dépendait à qui, mais à Riles j’avais beaucoup de mal.

Je repris un peu mon sérieux pour répondre à sa question et alors que je venais à peine de la lui retourner je me rappelais que je devais valider avec elle si elle travaillait mais elle me confirma que c’était le cas et j’affichais à nouveau une moue triste.  « Ah merde, j’avais acheté une bonne bouteille et on aurait pu la prendre ce soir mais tant pis. Je la savourerai tout seul dans ce cas! » Je bossais demain mais comme ce n’était pas trop tôt ça risquait d’aller en autant que je n’aille pas me coucher trop tard. J’étais quand même déçu qu’elle doive partir travailler parce qu’on aurait clairement passé une belle soirée mais au moins je n’aurais pas besoin de tylénol à mon réveil!

Elle me répondit que les cours s’étaient bien passé et j’acquiesçais d’un signe de tête content pour elle.  « Bon c’est déjà ça… » Je me relevais du sofa ne supportant plus d’entendre cette voix robotisé qui racontait les faits et gestes des orques.  « Je te laisse à ton reportage je vais aller m’occuper de ma lessive tiens. T’as des trucs à faire laver? » Je me doutais qu’elle refuserait probablement mon offre parce que j’avais parfois tendance à mêler les mauvaises couleurs mais par principe je préférais tout de même le lui proposer.