Après quelques jours à subir ce froid s’en était assez. En plus de ne rien avoir à faire de mes soirées il me fallait rester totalement habiller si je voulais un minimum de confort. C’était hors de question que je reste une fois de plus chez moi. Sans attendre je m’emparais du strict minimum pour la soirée et je me rendis aussitôt à l’hôtel qui nous offrait son confort et son électricité grâce à leur génératrice. Comme quoi de nos jours on était bien plus dépendant de la technologie qu’autrefois. J’arrivais au comptoir et d’un air découragé demandais une chambre pour cette nuit. D’ici demain peut-être qu’avec un peu de chance l’électricité reprendrait. En même temps c’était pas le premier soir que je me disais ça. Lorsque la réceptionniste me tendit la carte de ma chambre je ramassais mes valises avant de me diriger dans le couloir. Je regardais dans tous les sens ne comprenant pas où se trouvait ma chambre et lorsque je fis demi-tour pour rejoindre l’escalier je tombais nez à nez avec Ima. Aussitôt je me mis à penser qu’il n’était peut-être pas trop tard pour me faire rembourser. Puis je réalisais que c’était con parce que je n’avais pas plus envie de retourner chez moi.

J’hésitais entre passer à côté d’elle et faire comme si de rien ou lui répliquer quelque chose. Finalement les mots sortirent de ma bouche avant même que je n’aie vraiment une le temps d’y réfléchir.  « Dit donc une gamine de ton âge a le droit de se balader toute seule dans les corridors de l’hôtel? Tes parents ne te surveillaient pas? » C’était bas comme coup mais pas autant que ce qu’elle m’avait fait quelques années avant. J’ignorais totalement comment elle allait réagir mais ça m’était égal… peut-être que la prochaine fois elle réfléchirait à deux fois avant de mentir au sujet de son âge.  


@Imariel E. Stanford

En moins d’une seconde ma soirée venait d’être gâché parce que je venais de la recroiser. Déjà de devoir venir à l’hôtel pour avoir un peu d’électricité c’était pas top, mais là de tomber sur elle c’était vraiment le comble. C’est vrai que j’aurais pu l’éviter et aller à ma chambre sans rien dire, mais ça aurait été bien trop mature comme réaction. "Je suis majeure je te rappelle. Et non comme tu le vois je bats des ailes seule, mais si tu as un quelconque problème avec ma présence ici appelle la réception, ou bien mieux attend ! Appelle moi un baby-sitter je m'amuserai sûrement mieux avec lui qu'avec toi." Elle était pas sérieuse la ? Mes poings se serrèrent et je la dévisageais un long moment. Je l’avais peut-être cherché mais je n’en avais pas finis. J’étais le genre de personne à répliquer sans fin et sans réfléchir à ses paroles ce qui m’amenaient parfois quelques regrets avec lesquels je devais malheureusement vivre.  « Ah oui je vois, t’es la fille de service alors ? Y’a surement un mec qui t’attends pour finir sa soirée ? » Ça ou la traiter de pute c’était pareille. J’étais pas mieux dans un sens sauf que, va savoir pourquoi, une fille ça parait toujours pire qu’un mec.

Je laissais un soupire s’échapper de ma bouche. Je regardais à nouveau ma carte de chambre avant de reposer mon regard sur Ima. Est-ce que je venais de la blesser ? Je ne savais même pas, en réalité je ne la connaissais pas tant que ça et pourtant je lui en voulais tellement. C’était con, non ? Lentement je prenais conscience des mots que je venais de prononcer et je réalisais que j’avais peut-être dépasser les bornes. Pourtant j’étais bien trop orgueilleux pour l’avouer, pour lui avouer qu’en vérité j’avais été blessé qu’elle ait pu me mentir, qu’elle ait brisée cette confiance que je lui avais accordé. Cette histoire du passé ne risquait pas de s’effacer de si tôt et j’avais comme l’impression que la vie ferait en sorte de me la rappeler en ramenant Ima sur mon chemin à chaque fois.

@Imariel E. Stanford

Je regrettais rapidement les paroles qui venaient de sortir de ma bouche mais c’était déjà trop tard. Le mal était fait et maintenant j’appréhendais la réaction d’Ima. J’étais prêt à recevoir sa main sur sa joue, et dans un sens je l’aurais mérité, mais ce ne fut pas le cas. Tout ce qu’elle trouva à répondre c’était que je ne méritais pas qu’on m’idolâtre ce à quoi j’haussais les épaules.  « Si tu le dis… » Je faisais comme si j’en avais rien à foutre mais en réalité j’aimais bien cette image que les gens se faisaient des pompiers. C’était surtout pratique au près des filles lorsque je voulais les impressionner! Même si ses paroles étaient blessantes je ne pouvais le laisser paraître et malgré mon air indifférent elle touchait une corde sensible. S’il y avait bien une chose que je craignais c’était justement de ne rien valoir, j’avais besoin de cette reconnaissance de la part des gens sans quoi ma vie ne faisait pas vraiment de sens. Je me préparais à faire volte-face ne voulant pas ajouter d’huile sur le feu cette fois mais Ima fit un pas vers moi.

La proximité me troubla oubliant un bref moment qu’on était en pleine engueulade. Sauf que ses paroles me ramenèrent rapidement à la réalité. C’était pire que de recevoir un coup de poing en pleine face. Sans même m’en rendre compte mes yeux c’était emplis d’eau et je voyais tout embrouillé sans pourtant laisser une seule larme s’échapper. Mes dents étaient tellement serré que j’avais l’impression que ma mâchoire allait se briser.  « Je préférerais que ce que tu dises sois vrai… » dis-je d’une voix cassante. Au moins ça aurait voulu dire qu’il était encore vivant, tout comme ma mère.  « Sauf que malheureusement pour toi mon père n’est plus de ce monde, tout comme ma mère. » S’il y a bien un sujet que j’évite toujours d’aborder c’est celui-là. C’est trop difficile d’en parler et puis il n’y a rien de plus à dire, ils sont morts et ne reviendront jamais.  « Je l’ai bien cherché celle-là de toute façon je l’avoue. » Cette fois je faisais tout pour éviter son regard. Je ne supporterais pas de voir un soupçon de pitié dans ses yeux, ce serait suffisant pour me faire flancher et c’était totalement hors de question.

@Imariel E. Stanford

J’avais cherché le trouble et j’avais finis par le trouver. C’est comme quand on joue avec le feu et qu’on se brûle, ce n’est jamais très surprenant. Lorsque j’avais laissé mon sac glissé de mon épaule j’avais surtout eu l’impression d’abandonner. Je me laisse rarement ébranler dans la vie de tous les jours et je fais face à toute sortes d’histoire tragique sans pour autant que ça ne m’atteigne. Pourtant lorsqu’on en venait à parler de mes parents je n’arrivais pas à retenir mes émotions. Je sentais le regard d’Ima posé sur moi sans pour autant savoir ce à quoi elle pouvait penser. "Tu sais Luke, quand on est faible on s'aventure pas dans une pente glissante. On fini toujours par s'en mordre les doigts." Le mot connasse fut la première chose qui me passa par la tête lorsque ses paroles se rendirent à mon oreille. Elle semblait presque fière d’avoir touché un sujet sensible… comme quoi ça lui était totalement égal de savoir que je n’avais plus mes parents. Le mélange d’émotion qui m’envahissait finit par me donner un mal de tête et pourtant je restais là alors que mon cerveau me criait de faire demi-tour et d’aller rejoindre ma chambre.  « Bah alors t’es contente de toi je suppose. »

Si Ima était si fière de ce qu’elle venait de dire elle ne méritait même pas que je perde mon temps à continuer de lui parler. J’allais finalement pour écouter mon cerveau lorsque celle-ci rajouta que je pouvais toujours lui parler si j’en avais besoin. Un rire s’échappa de ma bouche alors que j’osais enfin croiser son regard.  « Me confier à toi ? Pour quoi faire ? Pour que tu me dises après que je vaux rien et que c’est bien fait pour moi que mes parents soient décédés ? » Je n’arrivais pas à comprendre son attitude. Non mais elle se prenait pour qui celle-là ? À peine venait-elle de m’insulter et me blesser qu’elle voulait jouer à la psychologue avec moi. Je ramassais mon sac ce qui me força à faire un pas vers elle.  « Si t’avais pu être honnête avec moi au sujet de ton âge on en serait surement pas là.. » C’était elle qui avait commencé e me mentant et même si ma façon de penser pouvait paraître gamin et immature je n’en avais rien à faire. Avec ce qu’elle venait de dire au sujet de mes parents j’avais plutôt l’impression que c’était la dernière fois qu’on s’adresserait la parole.

J’observais de gauche à droite pour voir s’il n’y avait pas quelques curieux qui observaient la scène depuis le début. La dernière chose que je voulais c’était de me retrouver sous les projecteurs à cause d’une sale dispute. J’aimais avoir l’attention mais pas pour ce genre de raison. Je secouais la tête lorsqu’Ima me demanda si je la prenais pour la reine des connasses. Bien que je ne l’ai pas dit à voix haute c’est vrai que je l’avais pensé.  « Bien même si c’est gentil de le proposer peut-être que j’ai juste pas envie d’en parler non plus! » J’avais rien à dire sur le sujet. Du moins c’est ce que je continuais à me dire parce que j’avais toujours refoulé cette émotion préférant m’occuper l’esprit ailleurs.  « C’est toujours comme je veux? De quoi tu parles?? » Mon ton s’était élevé une nouvelle fois, décidément elle voulait me provoquer ce soir. Sous-entendre que c’était toujours moi qui décidais de tout était suffisant pour me remettre en rogne.  « Franchement je pense pas t’avoir déjà forcé à quoi que ce soit? » J’aime les femmes mais franchement je n’aurais jamais accepté d’avoir une relation avec quelqu’un de non consentant.

Je ramassais mon sac, c’était finit. Du moins c’était l’idée que je m’étais faite mais IMa revint à la charge soulignant un point de vue auquel je n’avais pas du tout pensé. Là-dessus elle avait probablement raison, parce que si elle m’avait dit la vérité sur son âge la première fois qu’on s’était vue il ne se serait clairement rien passé entre nous.  « Et après? Jamais il t’est passé par l’esprit que d’être honnête avec moi serait mieux? » Un soupire s’échappa de mes lèvres.  «  De toute façon t’as juste décidé de m’éviter sans raison. » D’ailleurs je n’avais jamais compris pourquoi ce changement si drastique d’attitude… peut-être qu’au final elle n’appréciait pas autant ma compagnie que moi la sienne.  « Dans un sens je regrette pas… mais putain Ima t’étais mineure et tu m’as laissé croire que t’étais à peine plus jeune que moi. » Bah non je pouvais pas regretter nos nuits passées ensemble seulement il me fallait oublier l’aspect légal de la chose.


@Imariel E. Stanford

Ima et moi avions quand même deux bons caractère ce qui faisait qu'on avait pas peur de dire ce qu'on pensait. Résultat on se retrouvait à se disputer en pleins milieu d'un hôtel occupé par des gens qui souhaitaient trouver du réconfort pendant cette tempête de verglas. Lorsqu'elle me proposa de me confier à elle au sujet de mes parents j'étais surtout resté sur la défensive parce que je n'avais jamais vraiment abordé ce sujet avec qui que ce soit et vue comment ça se déroulait entre nous depuis la dernière renconte je n'arrivais même pas à savoir si elle était sincère en me proposant cela. "Bien sûre que non je ne l'ai pas supprimer ton numéro" répondis-je en réponse à ses propos tout en secouant la tête. J'avais vraiment l'impression qu'elle m'en voulait alors que c'était elle qui m'avait mentie et non l'inverse.

La discussion n'en resta pas là, en moins de deux minutes le ton avait recommencé à monter et j'avais l'impression que cette fois on ne pourrait revenir en arrière. Sa réponse me glaça le sang. Qu'elle était trop saoule? Mon cerveau tentait d'analyser la situation et la seule chose que j'arrivais à déduire c'était qu'elle avait l'impression que j'avais abusé d'elle. Elle renchérit avant même que j'ais le temps d'essayer de comprendre ce qui me confirma tout de même qu'elle n'avait pas souhaité que ça se passe ainsi. "Rendu là autant dire que j'ai abusé de toi!!" Je n'en revenais pas qu'elle puise dire de telles choses alors, elle ne semblait même pas réaliser l'impact de ce qu'elle était en train de dire. On avait beau poursuivre la discussion je n'arrivais pas à m'enlever de la tête ce qu'elle venait de me dire. "Écoute tant mieux pour toi si tu préférais garder tes mensonge et tout. Rendu où on en est j'en ai plus rien à foutre. Et peu importe la raison qui ta poussé à m'éviter pendant toutes ses années c'est pas vrai que tu vas me faire sentir coupable pour la nuit dernière. Si c'était pas ce que tu voulais t'étais libre de dire non et plutôt que de dire que c'était parce que t'avais trop bu il serait peut-être temps que tu commences à apprendre à boire!"

Je pris une grande inspiration histoire de me calmer. Je pouvais accepter bien des choses et bien des critiques mais pas de me faire dire que j'avais limite abuser de son état. Je profitaid d'ailleurs de l'occasion pour lui rappeler qu'elle était mineure à l'époque et que ça rendait la situation bien pire. Lorsque je vis un sourire se dessiner sur ses lèvre j'étais d'abord convaincu qu'elle se foutait de moi et j'étais prêt à m'énerver à nouveau mais ce ne fut pas le cas. Elle était tout simplement resté marquée par le fait que je l'appelle par son surnom. La blague qu'elle fit par la suite me fit certainement blêmir parce que j'aurais clairement été dans la merde si cette histoire c'était su. "Je crois que c'est le genre de blague qu'il faudrait éviter de faire en publique.." Je regardais de gauche à droite mais heureusement on avait l'air seul. "Bon, à la place tu veux bien m'aider à trouver ms chambre?" Je lui demandais sans aucun sous-entendu car de toute façon avec les avoeux qu'elle m'avait fait quelques secondes plus tôt c'était clairement hors de question qu'il se passe quoi que ce soit d'autres entre nous deux.

@Imariel E. Stanford

Cette petite avait clairement le don de m’énerver. Je serais les dents pour éviter de rajouter quoi que ce soit. C’est vrai que je m’étais exprimé assez fortement mais rendu où j’en étais j’en avais plus rien à faire. J’étais capable d’admettre que j’avais bien des défauts mais abuseur de femme, ça, jamais! Même si mon approche avec celles-ci ne plait pas à tout le monde, j’aime les femmes et je ne serais tout simplement incapable de le faire de mal. Une part de moi était rassurée de savoir que son intention première n’étais pas de m’accuser d’abuseur ou quoi que ce soit mais je restais froid face à sa remarque de vouloir me gifler. Ça avait le mérite d’être clair; si je continuais dans cette voie ma joue ferait forcément la connaissance de sa main. Je croisais mes bras sur mon torse en la toisant du regard, j’étais presque prêt à la mettre au défi si elle le voulait mais je me retins… J’avais surtout l’impression qu’elle risquait de se faire mal si elle l’essayait. Je finis par faire non de la tête en guise de réponse.

 « Eh bien tant mieux dans ce cas. » répondis-je sur le fait qu’elle avait l’intention de se contrôler lorsqu’elle aurait mon âge. Franchement elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait, qu’est-ce que ça pouvait bien changer dans ma vie? De mon côté j’avais l’intention de continuer comme je le voulais parce que c’était pas une mythomane qui déciderait de quoi que ce soit pour moi.  « Égoïste? Dans ce cas je crois qu’on est deux. Parce que franchement le soir où tu m’as mentit sur ton âge j’ai comme l’impression que c’était surtout dans ton intérêt à toi, je me trompe? » J’avais l’impression que ça faisait des heures qu’on débattait sur le sujet mais au final on arriverait jamais vraiment sur un consensus. Elle m’avait mentit et maintenant on ne pouvait plus revenir sur les événements qui s’était passés.

"T'évitera de lever le ton sur moi en publique comme si j'étais qu'une gamine et j'arrêterai mes mauvaises blagues ? Deal ?" finit-elle par ajouter. Je ne mis que quelques secondes avant d’acquiescer.  « Ça me semble juste comme raisonnement. » Pour une fois qu’on était d’accord sur quelque chose… Je lui demandais alors si elle pouvait m’aider à trouver ma chambre et elle accepta sans attendre pour me mentionner qu’il y avait plusieurs étages ce qui me fit lever les yeux au ciel.  « Bah évidemment que je le sais je suis pas con… » Je posais une nouvelle fois mon regard sur le papier avant de poursuivre.  « Chambre 325.. » Je fis une courte pause avant de poursuivre.  « Ah ouais merde… ça doit être au troisième. » Bon finalement je devais avoir l’air un peu con mais rendu où j’en étais ça ne m’importait pu tant, je regardais alors à nouveau Ima, qui, j’espérais, éviterait toute remarque supplémentaire.


@Imariel E. Stanford