Non mais quelle journée, je suis complètement épuisé. Oui, les cours arrivent à me tuer, et ça, de plus en plus. Le droit, le sport tout me casse les couilles en ce moment, j'ai juste envie de sortir, de boire, de baiser et de m'amuser. Bref, sur les coups de dix-huit heures, je rentre enfin à la maison Adams, là où je vis. Je pourrais vivre dans la villa de mes parents, ou même ma propre villa mais j'aime ma vie d'étudiant chez les Adams. Puis, bon il faudrait entretenir une villa et ça, c'est pas mon point fort.

De retour à la maison Adams donc, j'ouvre la porte, et y découvre quelques étudiants qui s'échangent des blagues pourris, d'autres qui s'envoient un ballon de rugby. Secouant la tête, je monte au premier étage, m'engouffrant au fond du couloir pour rejoindre ma chambre. A l'intérieur, je me laisse tomber comme une merde sur mon lit, mes livres s'échouant sur le sol. Bordel, je resterais comme ça pendant des heures mais il faut que je me motive pour prendre une douche. Plutôt dans la journée, Alice m'a envoyé un message pour savoir si elle pourrait passer en fin de journée. Je me bouge donc les fesses, filant dans la douche. Je n'y reste pas bien longtemps, je le temps de me laver et d'en sortir une serviette autour de la taille.

Assis sur mon lit, j'enfile un long short de sport noir, ainsi qu'un t-shirt gris. Toc, toc, pile attend. Entre Alice !, dis-je en ébouriffant mes cheveux, allant jusqu'à la porte pour l'accueillir. J'ai beau être con, j'ai un minimum d'éducation, puis Alice est une amie. Comment vas-tu ?, je lui demande en la serrant dans mes bras, la relâchant tout en lui souriant.

Ces derniers temps, tout était différent. Ma façon d'agir je pense, est la pire des choses qui a changé... En temps normal, je ne me serais pas battu avec Nokia à la fête de Jordan, je me serais plutôt contenté de l'envoyer balader. Le verbal, c'est plutôt mon truc que le physique. Je n'ai pas l'habitude de manquer de mots qui blessent et j'suis suffisamment capable de trouver le petit bobo. Bref... ce changement mystérieux est la principale raison pour laquelle je me crois enceinte. Il y a aussi beaucoup de changement émotionnelle, qui ressemblent un peu à des "piques" de grossesse. J'ai demandé à mon ami Sean si je pouvais venir le voir ce soir, je ne pouvais pas vivre cette étape auprès d'Oliver... Même si on se parlerait encore, je ne voudrais pas qu'il le sache dû au simple fait qu'il peut en être le père.

Je me suis déplacé chez Sean en pyjama, décidant d'abandonner la vie pour une journée. Une fois devant sa porte, je toquai. Entre Alice ! Alors il n'attendait que moi, sinon il n'aurait pas deviné qui c'était. J'entrais donc, refermant la porte derrière moi. Comment vas-tu ? Me demanda-t-il, en me serrant contre lui quelques secondes après. Ça va... enfin, ça pourrait aller mieux. Je laissais la pression de mes épaules retomber. Un câlin faisait bizarrement du bien là, faut croire que j'étais très nerveuse... D'ailleurs, je tenais un sac de pharmacie entre mes mains. Je fermais les yeux et pris une grande inspiration. Écoute... Je vais pas perdre mon temps... J'voulais te voir parce que j'aimerais faire un test de grossesse. Murmurai-je. C'était difficile à l'avouer, je ne savais pas comment il allait réagir vu qu'il connaissait un peu ma vie sexuelle et son pattern. Et je ne voulais pas le faire seule. Enfin attendre je veux dire...

 A sa demande, j'accepte la proposition d'Alice, qui me demande si elle peut venir chez moi. Je ne suis jamais contre de la visite féminine, et encore moins quand il s'agit de la petite brune. Elle est l'une des rares jeunes femmes avec qui nous avons une relation amicale, en plus de faire partis du même groupe. Oui bon, parfois on se dispute mais ce n'est jamais rien de bien méchant. Alors quand j'entend taper à la porte, je lui dis de rentrer directement. Oui, je sais que c'est elle car je n'attend personne, sauf si quelqu'un vient me faire une surprise.

La porte s'ouvrant, je découvre la petite mine de la jeune femme que je viens prendre dans mes bras, lui demandant comment elle va. Comment ça ?, ça pourrait aller mieux ? Qu'est-ce qu'il se passe encore. Ces femmes, elles ont toujours un soucis que ça soit au niveau des hormones ou autre. Remarquant son petit sac, je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle me balance une bombe en pleine gueule. Pardon ? Tu quoi, de quoi ? Grossesse ?, je bafouille devant la jeune femme, sentant comme une étrange colère monter en moi. Et qui est le fils de pute qui t'as engrossée ??, je lui demande, essayant de me contrôler avant de péter quelque chose dans ma chambre.

J'ai tendance à envoyé chier tout le monde, surtout les femmes qui ne sont là que pour le sexe ces derniers temps. Sauf que tout est différent avec certaines d'entre elles, dont Alice. La petite brune m'est chère, c'est une amie, que parfois, j'ai tendance à trop vouloir protéger. Fronçant les sourcils, j'attrape son sachet, sortant la boîte pour la regarder. Urgh, ça me dégoûte, pauvre mec, pauvre Alice. Etre parents à notre âge, doux jésus non. Enfin, c'est beau, mais on a encore tellement de choses à vivre. D'accord, je le ferais avec toi....enfin tu le feras et je te regarderais...j'attendrais plutôt, parce que non, la regarder certainement pas, je risque de tourner de l'œil ou de vomir.

Ça pourrait aller mieux. Comment ça ? me demanda-t-il. Alors je ne met pas 10 minutes à lui dire la raison pour laquelle je ressentais le besoin de le voir, aujourd'hui. J'avais un test de grossesse à faire, je connaissais mon corps et mes pensées, ce que je vivais dernièrement était anormale. Pardon ? Tu quoi, de quoi ? Grossesse ? J'avais quasiment vomi mes dernières paroles dans sa face, maintenant il tenait de comprendre, mais il était loin derrière. J'étais nerveuse, je n'y peux rien. Et qui est le fils de pute qui t'as engrossée ?? Alors là, mon expression se détériora, laissant plutôt un air sérieux. Tu plaisantes ? Comme si je l'savais. Il connait ma vie sexuelle, il sait qu'elle est mouvementé, il sait que je ne couche jamais deux fois avec la même personne... Mais j'étais entrain de lui mentir en pleine face. Je changeai donc d'expression à nouveau, j'étais redevenue stressée. Oliver. Il le connaissait. Tout le monde qui me connait, le connaissent ou en a entendu parler. C'est mon meilleur ami, ou du moins c'était. D'accord, je le ferais avec toi....enfin tu le feras et je te regarderais...j'attendrais plutôt Merci... Je déglutis, avant de prendre le test gentiment des mains de Sean. J'avais déjà envie, mais je n'étais pas mentalement prête. Qu'est-ce que je fais, si je suis enceinte ? J'peux pas l'garder. Franchement, tu m'as vu moi, mère ?