We can be the survivors of alcohol
ft. Pandore

Dans les rues adjacentes de Boston, on pouvait entendre deux gloussements bien distincts, se répercuter en écho sur les murs des façades. Passant près d’un lampadaire, deux silhouettes féminines firent leur apparition. L’une à la chevelure ébène et l’autre flamboyante. Bras dessus, bras dessous, elles se maintenaient tant bien que mal. Perchées sur leur haut talon, elles arpentaient les rues à la recherche d’un taxi, vêtu de tenue de soirée. Ce n’était pas prudent pour deux jeunes femmes de rentrer seules la nuit. Ivre qui plus est. Seulement, les deux avaient décidés de boire ce soir, tout en se disant que pour le retour, elles prendraient un bus. Seulement cette nuit-là, c’était la grève des transports. Les chauffeurs de bus en avaient eus assez de subir les hordes d’étudiants envahis par les vapeurs d’alcool. Pour rendre la chose encore plus pathétique qu’elle ne l’était, les deux étudiantes ne croisaient aucun taxi. « TAXI ! » La rousse, hélait un taxi lointain, le bras en l’air. Le laissant retomber mollement, elle gloussait à nouveau. La voiture jaune était beaucoup trop éloignée pour qu’elle les remarque. « Il veut même pas de nous. » Ses traits prirent une apparence boudeuse durant une fraction de secondes, avant de redevenir souriant.

Ce soir-là, Pandore et Sybille avait pris la décision de sortir. Depuis leur réconciliation au poste de police, elles ne se lâchaient plus. L’irlandaise avait été soulagée de retrouver celle qu’elle considérait comme sa sœur. Durant sa sabbatique, la rousse avait donnée très peu de nouvelles. C’était là, un défaut qu’elle avait du mal à exterminer. Dès qu’elle s’éloignait, Syb donnait rarement signe de vie, mais cela ne voulait pas dire qu’elle ne pensait pas à ses proches. Depuis, elle tentait de rattraper son absence. Sortir boire un verre, avait été une bonne idée sur le coup, mais rapidement, un verre s’était transformé en plusieurs verres. L’étudiante en politique s’était laissé aller le temps d’une soirée. Histoire d’oublié sa connerie avec ce mec de tinder. Depuis, plusieurs jours, sa tranquillité était perturbée par ses souvenirs. Syb n’était pas habitué à avoir ce genre de rapport avec les hommes. D’ailleurs, il n’y en avait eu qu’un seul et cela c’était passé l’année dernière. En couchant avec ce dj, elle s’était dit que ça serait une expérience et qu’elle pouvait faire comme les autres filles. Grave erreur. La rousse l’avait regretté dès le lendemain matin. Elle n’en avait parlé à personne, car elle s’en voulait. Seulement, avec de l’alcool et Pandore dans les parages, elle n’était pas sur de tenir longtemps. « Merde ! » Eh voilà, comme une connerie n’arrivait jamais seule, elles venaient toutes les deux, de marcher dans une flaque d’eau. « Halstead la flaque nous a fait pipi dessus ! » Pathétique, n’est-ce pas ?

We can be the survivors of alcohol
ft. Pandore

Sybille observait son amie marcher pieds nus dans la rue. Courage qu’elle n’avait pas encore trouvé. Une partie d’elle était consciente qu’elle pouvait se blesser à tout moment. Bien qu’elle ne devrait pas sentir grand-chose avec l’adrénaline lié à l’alcool. Détournant son regard, elle hélait un taxi, mais sans succès. « Le pauvre, il serait capable de nous jeter dehors ! » disait-elle en réponse à son interlocutrice. Puis, avec l’alcool qu’elles avaient ingéré, mieux valait rentrer à pied.

Continuant leur chemin, les deux jeunes femmes finissaient par marcher dans une flaque d’eau. Bien entendu, la rouquine ne put s’empêcher de faire un commentaire. Commentaire qui soit dit en passant, était loin d’être drôle, mais cela n’avait pas empêché de les faire rire. « Fallait faire comme moi et garder ses chaussures ! » disait-elle en tirait son ami loin de cette flaque. « Puis, si ça se trouve, y avait du pipi de chien ! » Dios mios, ses chaussures ! « Faut que tu les remettes ! » Joignant les gestes à la parole, elle s’abaissait pour lui remettre ses chaussures. On n’était pas dans cendrillon ici. Inutile de perdre un soulier. En l’occurrence deux pour Pandore. Son ami s’appuyait à elle et Sybille perdit presque l’équilibre pendant quelques secondes. Avec la boisson, elle n’avait presque pas de contrôle avec ses mouvements. Une fois les souliers de cendrillon remirent aux pieds de sa propriétaire, Sybille se redressait soudainement. Derrière elle, des murmures de garçons éméchés venaient de déclencher une alarme dans sa tête. « Vite ! Faut fuir ! » Tirant Pandore par la main, elle se mettait à courir, tout en l’entrainant dans son sillage. Peu importe que les chaussures lui meurtrissait les pieds, car à l’heure actuelle, elle ne sentait plus rien.

Essoufflées, elles s’échouaient toutes les deux au milieu d’une petite place avec une fontaine à l’italienne. « Waaa » Syb n’avait jamais vu cet endroit dans Boston. Même après toutes ses années, cette ville la surprenait encore. Des petites lumières provenaient de la fontaine, rendant l’endroit presque féerique. Un sourire espiègle au bord des lèvres, elle se dirigeait vers le bord. Retirant ses hauts talons, elle commençait par mettre un pied dans l’eau. Ce qu’elle faisait était interdit et elle en avait parfaitement conscience. Seulement pour une fois, l’étudiante avait envie de faire un truc sans s’inquiéter des répercussions. « Pandoreee vient » A présent, elle chuchotait pour ne pas se faire remarquer, tout en laissant échapper un gloussement.

We can be the survivors of alcohol
ft. Pandore

« Pas sur moi ! » La jeune femme fait mine de lui faire les gros yeux, avant de finalement, l’aider à mettre ses chaussures. En écoutant sa remarque sur Cendrillon, elle laissait échapper un rire. « Arrête de lire dans ma tête ! Puis, si je serais un mec, tu serais trop folle de moi.» C’était ça l’amitié, la télépathie ! Ça évitait de dire ce que l’on pensait à voix haute et prendre le risque de se faire entendre. C’est d’ailleurs ce moment-là que choisis des inconnus pour se faire démasquer. De là, elles pouvaient entendre leur rire suave et leur discussion vulgaire. Sans réfléchir plus, elle tirait la main de son amie pour l’intimer de courir. Deux filles seules entourées de plusieurs mecs, n’auraient aucune chance. Il fallait être réaliste.

Au hasard, elles courraient à travers les ruelles. Sybille en tête. Finalement, leur course les amenait sur une petite place. En son centre se trouvait une fontaine. Jamais encore, elle n’avait vu cet endroit. Les yeux illuminés par la malice, elle s’approchait de la fontaine. Enlevant ses chaussures, elle plongeait ses pieds meurtris dans l’eau fraiche. Telle une enfant, elle gloussait tout en chuchotant à son amie de la rejoindre. S’exécutant, Pandore trouvait tout de même le moyen de râler, ce qui fit sourire la rouquine. « Rooo mais non. Puis, on est trop canon pour se faire retenir en garde à vue. » Il suffisait juste de les séduire, non ? Enivrée par l’alcool, la jeune femme se sentait totalement confiante. Se redressant, elle commençait à arpenter la fontaine. Trouvant Pandore trop sérieuse, elle s’abaissait pour lui lancer de l’eau au visage. « C’est pas moi ! » Le visage joyeux, elle commençait à courir autours de la fontaine. De ce point de vue, elle était comparable à une gamine. A présent, ses vêtements étaient totalement trempés. Se cachant derrière la statue de la fontaine, elle attendit que cette dernière se rapproche d’elle pour lui sauter sur le dos, les faisant tomber toutes les deux dans l’eau froide. Un éclat de rire transperçait ses lèvres, alors qu’elle était s’asseyait dans l’eau à côté de Pandore.